27.9.06

COMMUNIQUE du 27.09.06: Conférence-débat de Aminatou Haidar à Genève


L’activiste sahraouie des droits humains, Mme Aminatou Haidar anime une conférence-débat, suivie d’une rencontre avec la presse au Palais des Nations à Genève.

En marge de la 2ème Session du Conseil des droits de l’homme, dont les travaux se poursuivent jusqu’au 06 octobre prochain, à Genève, l’activiste sahraouie des droits humains, ex-disparue et ex-prisonnière politique, Mme Aminatou Haidar a animé, le 27 septembre 2006 au Palais des Nations une conférence-débat, intitulée : «Situation des défenseurs des droits humains au Sahara Occidental sous l’occupation marocaine ».

Lors de cette conférence qui a été présidée par M. Charles Graves, Président d’Interfaith international, Mme Christiane Perregaux, Professeur à l’Université de Genève et Mme Doris Leuenberger, avocate, membre de la Ligue suisse des droits de l’homme et de l’ordre des avocats de Genève (ODA), l’activiste sahraouie des droits humains a fait un long exposé sur la détérioration de la situation dans les territoires sahraouis occupés et dénoncé la poursuite, par le gouvernement marocain, de sa politique d’intimidation et de violence, soulignant que la répression a atteint aujourd’hui des proportions inégalées n’épargnant aucune frange de la société sahraouie, notamment les défenseurs sahraouis et les prisonniers politiques dont bon nombre d’entre eux observent une grève de la faim depuis plusieurs semaines.

Aux manifestations pacifiques du 21 mai 2005, les forces d'occupation marocaines ont répondu par une répression sauvage et brutale et ont perpétré de graves violations des droit humains telles les enlèvements, les détentions arbitraires, les tortures cruelles, les persécutions, le saccage des maisons dont les propriétaires se retrouvent dans la rue et les assassinats a souligné, Mme Aminatou Haidar.

Les Nations unies, pas plus que la communauté internationale, ne peuvent se suffire de rester spectateurs de ce qui se passe dans le territoire occupé du Sahara Occidental, a poursuivi Mme Aminatou Haidar lors de son exposé, avant de lancer un appel pressant au Conseil des droits de l’homme, à l’ensemble des ONG présentes ainsi qu’à la communauté internationale afin qu’ils assument leur responsabilité face au déni de droit dont est victime le peuple sahraoui qui demeure le seul peuple d’Afrique qui attend que justice lui soit rendue à travers l’organisation d’un référendum juste et démocratique.

Mme Christiane Perregaux a, quant à elle, dressé un tableau sombre sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental, mettant l’accent sur la nécessité de la mise en place d’un mécanisme de prise en charge de la protection de la population sahraouie, dans les territoires sous occupation marocaine, et la préservation de leurs libertés fondamentales à la libre expression, le déplacement et celui de manifester, notamment pour ce qui concerne les défenseurs sahraouis qui demeurent victimes de toutes sortes de répression.

Lors de son intervention, Mme Doris Leuenberger s’est longuement attardée sur les conditions scandaleuses des procès des défenseurs sahraouis qui constituent, à ses yeux, une parodie de justice. L’avocate suisse, mandatée en novembre 2005 par la Ligue suisse des droits de l’homme et l’ordre des avocats de Genève pour suivre le procès de 14 détenus politiques sahraouis à El Aaiun, à l’issue duquel elle a publié un rapport intitulé « une justice expéditive rendue par des magistrats instrumentalisés» a rappelé que le pouvoir marocain continue à réprimer par la force et l’emprisonnement les velléités d’indépendance de cette population.

Cette conférence, sponsorisée par Interfaith international, le Mouvement international des jeunes et des Etudiants des Nations Unies (ISMUN), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), la Ligue internationale pour la les droits et la libération des peuples (LIDLIP), International Education Development, Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY) et Women International league for peace and freedom (WILPF) a été suivie d’une conférence de presse marquée par un intense débat sur le conflit du Sahara Occidental, et auquel ont pris part le correspondant de Swiss infos, de Reuters, ainsi que celui de l’agence de presse espagnole EFE.


Genève, le 27 septembre 2006-09-28

10.9.06

Communiqué du 10 septembre

La situation des droits de l'homme et des libertés s'aggrave de jour en jour au Sahara Occidental et la répression policière a atteint un niveau inégalé, notamment à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis , pris pour cible après les dernières manifestations pacifiques qui rejettent l'occupation marocaine et réclament le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. 29 prisonniers politiques sahraouis -liste jointe- observent, depuis le 05 septembre 2006, une grève illimitée de la faim dans les tristement célèbres prisons d'El Aaiun, Ait Melloul et d'Inzeghane (Agadir).

Les violations des droits de l'homme au Sahara Occidental couvrent de nombreux domaines : arrestations arbitraires, passages à tabac systématiques lors des manifestations pacifiques, détentions, souvent au secret, tortures, expéditions punitives et toutes sortes de persécutions encouragées par les manquements d‚une justice instrumentalisée, et largement nourries par une presse aux ordres qui attise la haine et ravive la tension.

Les traitements inhumains infligés par les autorités marocaines aux prisonniers politiques sahraouis , dont quelques-uns risquent une mort certaine en raison de la grève de la faim illimitée, entamée depuis une semaine et des maladies chroniques dont ils souffrent, constituent un mépris pour la vie humaine et une violation flagrante des droits de l'homme.

Les atteintes renouvelées des droits de l'homme commises par le Maroc dans un pays illégalement occupé depuis plus de 30 ans interviennent à la veille de la 2ème Session du Conseil des droits de l'homme à Genève, ce qui constitue un véritable défi pour ce nouvel organe qui est investi de la compétence de traiter les violations graves des droits de l'homme dans des pays tels le Maroc, qui tout en étant membre du dit Conseil, ne remplit aucun critère en matière de respect des droits de l'homme et bafoue systématiquement ces derniers.

Le Conseil des droits de l'homme, dont le rôle vise à renforcer la légitimité, l'efficacité et la crédibilité du système international de promotion et de protection des droits de l'homme, doit oeuvrer en toute urgence pour la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques sahraouis incarcérés arbitrairement dans les geôles marocaines et mettre fin aux violations systématiques des droits de l'homme au Sahara Occidental.


Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme doit recommander dans son rapport très attendu sur le Sahara Occidental, un mécanisme de prise en charge par l'ONU de la protection des civils sahraouis et de la préservation de leurs droits fondamentaux, notamment à la liberté d'expression, de réunion, d'association et de mouvement.

Genève, le 10 Septembre 2006


Liste des Prisonniers politiques sahraouis incarcérés dans les prisons marocaines, et qui entament une grève de la faim illimitée depuis le 05 septembre 2006.

01-Abdallah Ali Salem Hassane
02-Cheikh Elkawri Bouzid Banga
03-Mohamed Souwaylem Mohamed El-Abed Tamek
04-Ibrahim Ali Lahcen Kajout
05-Omar Boujemaa Maylid Bouregaa
06-PPS Brahim Hassanna M'Barek Aabbada
07-Salama Mouloud Brahim Lehmam
08-Lekhlifa Mohamed Sid Ahmed Rguibi
09-Idriss Moulay Fraji Mansouri
10-Hassan Sahel Sidi Omar Lefqir
11-Mohamed Lehma Zayed M'hayemdat Boumoud
12-Brahim Sabbar
13-Ahmed Mahmoud Haddi
14-Ahmed Sbai
15-Moulay Omar Beyazid
16-El Hafed Toubali
17-Ahmed El Moussaoui
18-Daddi Hammada
19-Ghali Zaighem
20-Moulay Cheikh Allal
21-Mohamed Salem Bahaha
22-Mohamed Mouloud El Haj
23-Abdeslam Dida
24-Ahmed Salem Hmidat
25-Mohamed Lehbib El Ghasmi
26-Abdeslam Lemadi Laroussi
27-Ali Terki
28-Mohamed Ali laribi
29-Soubida Laroussi