6.6.13

Orateur: Mlle. Sultana Khaya Journée annuelle de débat consacré aux droits humains des femmes

Assemblée Générale Conseil des Droits de l’Homme 23ème session 27 mai – 14 juin 2013 Intervention oral de Fondation France-Libertés Danielle Mitterrand Orateur: Mlle. Sultana Khaya Journée annuelle de débat consacré aux droits humains des femmes Monsieur le President La Fondation France-Libertés Danielle Mitterrand met beaucoup d’espoir dans cette journée de travail qui doit amener les Etats à rompre avec la violence faite aux femmes. Si en 1981, la Convenion sur l’Elimination de la violence à l’égard des femmes est entrée en vigueur, le travail n’est pas terminé. Au Sahara Occidental, occupé depuis 1975 par le Maroc, les femmes sahraouies ont toujours été victimes de grandes violences. Dès 1975, ells ont subi la disparition forcée et jusqu’à aujourd’hui tous les cas ne sont pas résolus et les réponses de l’Etat marocain ne sont ni rigoureuses ni suffisantes. Depuis 2005, les femmes sahraouies sont nombreuses à manifester dans les rues des villes du Sahara Occidental pour leur droit à l’autodétermination et sont violemment battues. Moi, Sultana Kayya, j’étais étudiante à Marrakech et, en 2007, je manifestais lorsque les forces de police sont entrées dans l’université. J’ai été si sauvagement battue que j’ai perdu un oeil. Je n’ai pas pu obtenir de soins à l’hôpital marocain mais seulement de nouvelles menaces. De très jeunes filles qui participaient aux camp de protestation de Gdeim Izik en novembre 2010 ont été arrêtées, emprisonnées et violées. Dans notre société, nous ne parlons pas des sévices sexuelles mais nous ne pouvons plus nous taire car trop de femmes en sont victimes et rencontrent ensuite dans la rue leurs tortionnaires qui jouissent d’une complète impunité Voici 20 ans qu’était promulgués la Déclaration et le Programme de la Conférence de Vienne dans lesquels la Fondation France-Libertés Danielle Mitterrand mettait beaucoup d’espoir. Notre propos de ce jour se veut constructif et la Fondation veut promouvoir le respect de la Convention et de la Déclaration par tous les Etats dont le Maroc. Notre étonnement est d’autant plus grand que dans la situation de violence actuelle dont les femmes sahraouies sont les premières victimes, le Maroc est candidat pour siéger au Conseil des droits de l’homme dès 2014, lui qui a refusé que le mandat de la Minurso soit élargi à la protection de la population civile sahraouie. Il y aurait eu là une avancée pour la protection des femmes. Nous vous demandons que la rapporteuse spéciale sur l’élimination de toutes les violences faites aux femmes se rende bientôt en mission au Sahara Occidental.